Interview de l'assocation Salabrum

SALABRUM est producteur et diffuseur de spectacles vivants (booker ou booking agent en anglais, tourneur dans le jargon de la  profession). C’est une association loi 1901

Quand est née l'idée  et dans quel but ?

Nous avons créé l’association SALABRUM (et le label MANIVETTE RECORDS + Les Editions du Gabian) en octobre 2004 pour répondre à un besoin, suite à la création du groupe Moussu T e lei Jovents et à leur sortie prochaine de leur premier album produit par Manivette Records, en licence sur Le Chant du Monde et distribué internationalement par Harmonia Mundi. Nous avions besoin de pouvoir produire le spectacle du groupe (organiser et prendre en charge les répétitions, en assurer la réalisation technique : son et lumière, payer le matériel afférant à la bonne tenue du spectacle (décors, costumes si besoin, etc.)) et d’en assurer la diffusion (obtenir une licence d’entrepreneur de spectacles et pouvoir rédiger et signer des contrats de cession de droits d’exploitation pour ces spectacles vivants).

Pourquoi cela vous tenez t-il à cœur ?

Cela nous tenait à cœur car le projet de Moussu T e lei Jovents nous a séduit immédiatement et nous souhaitions le défendre et le faire écouter/découvrir au plus grand nombre.

 Pouvez vous parler du groupe ?

Moussu T e lei Jovents a été créé en 2004 par Tatou et Blu, respectivement le chanteur-créateur et le guitariste de Massilia Sound System. Ils ont eu envie de pouvoir faire un projet musicalement différent du reggae (qui s’impose dans Massilia Sound System) et proposer des chansons plus blues.

Pourquoi s’être penché sur la culture occitane ? Les liens que vous avez avec elle ? 

Bien évidemment Moussu T (alias Tatou) ne pouvait pas ne pas écrire de chansons en occitan (en provençal maritime plus précisément). C’est la base et le fondement de Massilia Sound System et également ceux de Moussu T e lei Jovents. C’est une culture dans laquelle nous vivons au quotidien sans parfois s’en rendre compte. Il nous paraissait évident de devoir défendre les valeurs d’ouverture et de convivialité portées par cette culture et cela passe principalement par l’utilisation de la langue.

 Quelles actions proposez vous au sein de l'association ?

Il s’agit principalement d'activités de constitution d'un répertoire (travail sur la création d’un nouveau répertoire de musique occitane via les créations propres aux groupes Moussu T e lei Jovents, Gigi de Nissa ou Massilia Sound System), de collectages (travail sur la mémoire collective avec recherche du patrimoine existant : nous avons créé deux spectacles autour de l’Opérette Marseillaise des années 1930-1940 avec Moussu T e lei Jovents et un spectacle en coproduction avec Armando Coxe sur Claude McKay avec Moussu T e lei Jovents et la chanteuse noire américaine Arlee Leonard), d'échanges avec les autres cultures (nous avons collaboré avec différents artistes brésiliens et notamment au sein du groupe Moussu T e lei Jovents puisqu’un des fondateur du groupe : Jamilson Da Silva est brésilien et vit au Brésil) et de diffusions de spectacles vivants (nous produisons et diffusions les spectacles produits). Outre les spectacles de Moussu T e lei Jovents, de Gigi de Nissa ou de Massilia Sound System, nous proposons parfois, selon la demande, des activités de rencontres, d’échanges ou d’accompagnement avec des associations humanitaires tels que Les Petits Frères des Pauvres, Emmaüs, La Croix Rouge ou des groupes scolarisés (de la maternelle à l’université), en France ou à l’étranger puisque nous avons fait par exemple des vidéo-conférences avec l’université de Columbus (Ohio) et reçu à 2 reprises des étudiants en français de cette même université ; nous avons fait travailler des enfants des écoles primaires de Correns (et alentours) et d’autres de Marseille (quartier d’Arenc) et organiser une représentation avec chacun d’eux. Nous avons été sollicités par plusieurs écoles calendretas (écoles bilingues occitan-français) pour des parrainages ou des séances d’échanges-rencontres, ou encore avec des classes d’occitan au lycée, etc.

Comment soutenez vous et développez vous ces activités / actions culturelles ?

Pour l’association, il s’agit de mettre en relation les protagonistes (les professeurs, les artistes et les intermédiaires lorsque nécessaire) et d’organiser les rencontres (jusqu’à prendre en charge l’organisation d’un repas pour 40 personnes et le concert de fin de journée). Nous nous chargeons également de faire le suivi du projet jusqu’à sa réalisation et parfois de prendre en charge les salaires des intervenants si nécessaire.

 Pour vous la solidarité c'est quoi ?

La solidarité est la base de la culture : par la culture et sa transmission nous souhaitons partager avec les autres (donner mais aussi recevoir).

 Pourquoi avoir décidé de la transcrire sous la forme de « l'art » ? 

Parce qu’il n’y a que dans ce domaine que nous sommes compétents !! 😉

 Quels messages, soutients, revendications, le groupe mène t-il ?

Ça il faudrait le lui demander directement !! Mais le groupe prône des valeurs de convivialité, solidarité, mélange des générations et de partage (valeurs bien souvent portées par la culture et la langue occitanes en général)

 Avez vous déjà eu des retours positifs par rapports aux échanges que vous avez eu ? 

Nous avons toujours eu de bons retours sur les différents échanges que nous avons pu avoir.

 Y a t-il des projets que vous n'avez pas réalisé et qui vous tiennent à cœur de développer ?

les prochains projets sont tjs ceux qui nous tiennent à cœur ! Mais nous sommes arrivés depuis le début à réaliser nos projets même si parfois le parcours s’avère long et semé d’embûches (on croise les doigts pour la suite) ! Nous avons des rêves aussi mais parfois ils ne deviennent pas toujours réalité… cela dépend beaucoup des rencontres avec d’autres professionnels ou d’autres personnes que l’on peut faire…