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Engagement artistique et solidarité
31 mars 2019

A voix haute : la force de la parole

a voix haute

 Réalisateurs:Stéphane de Freitas, Ladj Ly        

Scénario: Marc de Chauveron, Guy Laurent                

Photographie: Ladj Ly, Timothée Hilst
Musique: Superpoze
Montage: Jessica Menendez, Pierre Herbourg
Producteurs: Harry Tordjman, Anna Tordjman
Production: My Box Production
Distribution: Mars Films
Durée: 100min
Genre: Documentaire
Date de sortie : 12 avril 2017

 

Stéphane de Freitas, est un artiste français ( peinture et street art ), réalisateur et entrepreneur social. Il est le concepteur des programmes de prise de parole Eloquentia, et du réseau social d'entraide Indigo. Stéphane de Freitas a réalisé plusieurs :

Courts métrages
2016: L'antre de ma vie, 12 min
Longs métrages
2017 : A voix haute : La force de la parole, 100 min
2019 : Solidarity (en tournage, Netflix)
Télévision
2016: A voix haute, 76 min
Clips
2018: "Solidarité" , interprété par Matthieu Chedid, Seu Jorge, Nekfeu, Youssou N'Dour, Toumani Diabaté, Sidiki Diabaté, Ibrahim Maalouf, Santigold, Hiba Tawaji.

 

Ladj Ly, a commencé sa carrière au cinéma en tant qu'acteur de nombreux courts métrages du collectif Kourtrajmé. En parallèle il réalise depuis longtemps des making-of. En 2016 il a réalisé la publicité "Marakani" au Mali pour l'ONG de développement de Max Havelaar France. Il a également participé à l'écriture et au tournage du reportage "28 milimètres" de son ami JR qui affiche des portraits en grand format sur les murs de Clichy, de Montfermeil et de Paris. Ladj Ly a réalisé un documentaire en 2007 : "365 jours à Clichy Montfermeil" et un reportage "Des maux pour le dire". Ladj Ly continue a s'engager sur des thèmes sociaux qui lui sont chers.
A voix haute
Chaque année à l’Université de Saint-Denis se déroule le concours « Eloquentia », qui vise à élire « le meilleur orateur du 93 ». Des étudiants de cette université issus de tout cursus, décident d’y participer et s’y préparent grâce à des professionnels qui leur enseignent le difficile exercice de la prise de parole en public. Au fil des semaines, ils vont apprendre les ressorts subtils de la rhétorique, et vont s’affirmer, se révéler aux autres, et surtout à eux-mêmes.

Au travers des décors de l'université, de la banlieue, des amphithéâtres, et des logements respectifs des étudiants, on retrouve plusieurs intervenants :

LES ÉTUDIANTS

Dans le documentaire, on découvre les étudiants qui ont suivi la formation Eloquentia à l’Université de Saint-Denis. Dès le recrutement de la promotion, le réalisateur en avait identifié sept sur lesquels il souhaitait particulièrement se concentrer. Par exemple, il n’avait pas remarqué Souleïla, la jeune fille qu’Eddy affronte en finale. Mais à la moitié du tournage, elle s’est révélée et a progressé jusqu’à devenir la grande favorite du concours. Les étudiants étaient prévenus qu’un documentaire était en cours de tournage, dès les premières auditions en vue de la sélection pour la formation. Ceux qui ne désiraient pas être filmés savaient qu’ils ne le seraient pas. Sachant que le réalisateur Stéphane de Freitas était aussi celui à l’origine d’Eloquentia, la plupart se sentaient en confiance. Le hasard a voulu que le premier jour de tournage soit le 7 janvier

2015, jour de l’attentat contre Charlie Hebdo : alors que la France était secouée d’horreur, que des terroristes bafouaient la liberté d’expression, se tournait un film célébrant la parole. Il y avait un complet décalage par rapport aux événements ; comme dans une bulle d’oxygène. Face à la caméra, les inhibitions se sont levées instantanément. Par la suite, les protagonistes du film se sont sentis en famille  : l’équipe filmait à quatre caméras pour multiplier les champs-contrechamps, avec deux cadreurs professionnels et deux amateurs, eux-mêmes étudiants à SaintDenis et amis avec certaines personnes de la promotion. Les élèves percevaient aisément leur bienveillance et savaient qu’ils seraient respectés. Tous ont des trajectoires très différentes. Les médias retranscrivent rarement cette diversité. Quand Stéphane filme Leïla, la jeune fille d’origine syrienne qui porte le voile et milite pour un collectif féministe, il a conscience que ses propos donnent matière à réflexion dans une société qui a souvent tendance à caricaturer ou diaboliser. Au fil des jours, on sent le groupe se souder de façon très étroite. On sent se créer une communauté et c’est parce qu’elle se crée que ces garçons et ces filles qui viennent d’horizons divers, se révèlent. Ils ne sont pas d’accord entre eux et s’opposent régulièrement, mais grâce aux valeurs qu’ils découvrent, ils apprennent à s’écouter et à se respecter. Force est de constater que chaque année, des groupes se forment et ne se perdent plus de vue. On suit chacun des protagonistes dans son cadre personnel. Il fallait pouvoir sortir de la classe ; respirer. C’était l’occasion de filmer des moments plus poétiques et celle de montrer que la banlieue peut être très différente d’un lieu à un autre. Elle ne se résume pas à l’imagerie qu’on en donne de barres HLM et de tours. Il y a des forêts en banlieue, comme à Corcy, où vivent Eddy et ses parents ; des zones pavillonnaires, avec des maisonnettes, comme celle où habite Souleïla… Le réalisateur voulait mélanger les opposés et que ces contrastes se manifestent également dans l’esthétique du film qui passe régulièrement d’un registre très minimaliste à un autre, plus aérien.

 

Leïla Alaouf Etudiante en Lettres modernes, militante féministe du collectif « Les femmes dans la mosquée », elle s’investit dans différentes causes associatives en marge de ses études. D’origine syrienne, Leila souhaite également dénoncer les abus commis par le régime de Bachar el Assad. Lorsqu’on lui demande pourquoi elle s’est inscrite à la formation Eloquentia, elle répond avec assurance qu’elle veut avoir une « voix qui compte ».

Eddy Moniot Eddy est né d’une mère d’origine tunisienne et d’un père Français. Sa famille, fatiguée de vivre dans des logements sociaux, est partie s’installer en campagne dans un village dénommé Corcy dans l’Aisne. Chaque matin, il marche 10 kilomètres jusqu’à la gare la plus proche pour se rendre à l’Université de Saint-Denis. Eddy, est loin des clichés qu’on peut avoir sur les jeunes de banlieue. Il vit en pleine nature, vénère son père et est prêt à passer quotidiennement six heures dans les transports pour étudier et réaliser son rêve qui est de devenir acteur. 

Elhadj Tourré Elhadj est né dans une famille nombreuse d’origine égyptienne et guinéenne. Suite à l’incendie de son HLM, il a dû vivre dans la rue, tout en poursuivant ses études. Il vit désormais dans une cité non loin de l’Université où il est étudiant en maîtrise de sociologie. Conscient que la parole est une arme, et que les émotions qu’il véhicule ont une force sans pareille, il souhaite aujourd’hui prendre la parole pour dénoncer ce qu’il a vécu : les expulsions de familles entières qui se retrouvent contraintes à vivre dans la rue.

Souleïla Mahiddin Diplômée d’une licence en psychologie, Souleïla s’investit dans de nombreux projets liés au théâtre et au social. Après son aventure Eloquentia, Souleïla intègre le Conservatoire de Théâtre de Toulouse. Aujourd’hui, elle effectue un Service Civique par le biais duquel elle donne des cours de français à des demandeurs d’asile et sensibilise les habitants de quartiers populaires au tri des déchets et au développement durable.  

Ainsi que tous les autres étudiants : Yacine Ait Khelifa, Ouanissa Bachraoui, Franck Bikpo, Houda Chnabri, Thomas Dedessus Le Moutier, Camélia Kheiredine, Kristina Marcovic, Johan Youtchou, Hanane El Mokhtar, Jeremy Diaz, Kiss Sainte-Rose, Thomas Luquet…

 

LES PROFESSEURS

Les quatre professeurs qui entourent les étudiants sont extrêmement différents : Bertrand Périer, par exemple, peut se montrer impitoyable. « C’est de la merde », dit-il à propos d’une intervention d’Elhadj. Il se comporte comme s’il était devant des candidats à la conférence Lysias, le plus grand concours de plaidoiries d’avocats. Ce sont quatre personnalités différentes. Les enseignants qui interviennent dans le cadre du concours sont rémunérés, Eloquentia est financé par des fonds récoltés dans des fondations. Il arrive que les intervenants changent au fil des sessions mais ceux que l’on voit dans le film enseignent depuis le début du concours.

Maître Bertrand Périer Avocat à la Cour de Cassation, Maître Bertrand Périer enseigne la rhétorique dans les écoles les plus prestigieuses de France. Ce qui le motive à enseigner à Saint-Denis c’est son désir de partager avec les étudiants sa passion pour la rhétorique classique, de lever les appréhensions et les inhibitions qu’elle suscite souvent chez eux, de leur faire ressentir le plaisir qu’elle peut procurer et de les sensibiliser à l’importance qu’elle revêt dans le monde contemporain. Si ses méthodes peuvent paraître brutales pour certains, il n’enseigne pas moins avec une grande bienveillance. 

Loubaki Loussalat Venant de la scène slam, où l’on pratique le verbe avec créativité et avec une liberté bien établie, Loubaki propose une initiation au slam dans les formations Eloquentia. 

Alexandra Henry Metteuse en scène et chercheuse de talents, Alexandra anime les ateliers de théâtre de la formation. Le but de ses ateliers est de permettre à chaque jeune de révéler sa nature profonde à travers divers exercices de théâtre ou de prise de parole. Alexandra travaille à renforcer la confiance en soi des jeunes, notamment dans des situations de prise de parole en public.

Pierre Derycke Chanteur et professeur de chant, Pierre Derycke a développé des outils de technique vocale appliqués à la voix parlée. En faisant découvrir aux élèves leurs propres potentiels, il les aide à trouver leur voix d’orateur  Au-delà de la voix c’est le corps dans son ensemble qui est exploré… appuis, posture, regard, sensations… pour en faire le meilleur allié de l’orateur.

 

La force de la parole : c'est le sujet de ce documentaire, cet instrument que nous avons tous et qui peut devenir un incroyable pouvoir si on apprend à l'utiliser. Et pour nous le faire comprendre, le documentaire suit durant six semaines une classe qui se prépare au concours du meilleur orateur du 93. On découvre les profils de chacun des candidats, tous différents, tous souhaitant apprendre à utiliser leur voix dans un but bien précis. C'est touchant, drôle, enivrant et surprenant la manière dont ces étudiants apprennent rapidement à maîtriser leur voix avec un avocat, des cours de théâtre, de slam et des uns et des autres. Le film est bien rythmé et ne laisse pas de place à l'ennui. C'est un vent de fraicheur ! C'est un film qui nous fait rire, qui nous émeut, qui nous fait vibrer. Les récalcitrants diront qu'il frôle le cliché, les autres y verront enfin une illustration à la hauteur de la France. Une France solidaire, une France unie. Oui, avec Eloquentia on redécouvre le sens de la fraternité, car peu importe d'où l'on vient, on est unie par la même volonté, celle d'évoluer ensemble. Une belle aventure à voir absolument.

Ce docmentaire compléte la réflexion du blog de par le fait qu'un artiste réalise un documentaire solidaire et aussi par l'action des artistes ( chanteurs, comédiens... ) au sein de celui ci.

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Engagement artistique et solidarité
  • De nos jours les artistes prennent plaisir à s'engager dans leurs œuvres en défendant des problématiques vis à vis des inégalités et des besoins actuels. Mais alors, en quoi l'engagement des artistes peut-il développer la solidarité ?
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